LA CORDE AU COU | 0 | EMILE GABORIAU | FAYARD | 03 | . | “Voilà un maître dans l’art du roman policier » a dit Peter Cheyney, plaçant ainsi le créateur de « Monsieur Lecoq » au rang qui était le sien…
Un roman policier ne se raconte pas : ce sont les détails des circonstances et des caractères qui en font l’intérêt et classent un chef d’œuvre ou un ouvrage de série. Or on sait assez que les romans de Gaboriau ne sont pas des livres de série.
Pourtant, même parmi ceux-ci, La corde au cou se distingue par une construction dramatique plus ample, presque grandiose, par un souci de psychologie plus vif et plus profond. Les rebondissements qui à chaque page lancent le lecteur sur une nouvelle piste, et lui font découvrir l’aspect neuf et troublant d’un personnage ou d’un événement qu’il croyait connu, ces rebondissements incessants ont une autre raison d’être que de se succéder et de ns intriguer. Ils concourent à brosser un vaste tableau de mœurs au centre duquel apparaît la silhouette de Jacques de Boiscoran, l’accusé d’un meurtre horrible, accusé que l’on pressent innocent, mais que chaque retournement de situation accable d’avantage et rapproche un peu plus de la corde symbolique du châtiment.
Comme les autres romans d’Emile Gaboriau, plus encore que ceux-ci, la corde au cou est avant tout un roman policier qui captive et retient sans défaillance l’intérêt du lecteur. Mais c’est aussi un très grand roman. |  | |